Nuit et Brouillard aux bords de la Garonne, Des flics sous l’occupation, récit sur fond d’extorsions et persécutions

Nuit et Brouillard aux bords de la Garonne paraîtra prochainement chez L’Harmattan.

Des flics sous l’occupation, récit sur fond d’extorsions et persécutions. Il grouille de meurtres, chantages, tortures, arnaques aux faux policiers. Ripoux, collabos épurateurs, policiers résistants, dont l’un s’infiltre même dans la Gestapo : si c’était un polar, on trouverait les personnages exagérés. Sauf qu’aucun n’est inventé. Ni les héros discrets qui ont résisté, ni les tortionnaires qui se faisaient passer pour des anges.

Mon grand-père était policier à Bordeaux entre 1940 et 1947. Ça voulait dire quoi au juste ?

Je me suis glissé dans la peau du flic : j’ai cuisiné témoins et suspects, ils se sont mis à table. Je les ai confrontés, j’ai reconstitué la scène de crime, exhumé des milliers d’archives de l’épuration. C’est la chair de ce récit. Dans les commissariats se côtoyaient flics collaborateurs, truands, résistants, sous l’œil impitoyable des SS, dans des locaux piégeux où une mine pouvait sauter sous leurs pas à tout instant.

Les flics résistants ont saboté des milliers d’enquêtes qui visaient les pourchassés de Vichy. Beaucoup l’ont payé de leur vie, devenant eux-mêmes Nuit et Brouillard, disparus dans la nuit des camps.

Que faire quand tout est bouché, que l’espoir semble vain ? La question redevient d’actualité. Chacun à sa façon, ils y ont répondu.

Auteur : Pierre Bouthier

Droits d’auteurs : Pierre Bouthier, éditions L’Harmattan

Souvenirs de Maman (février 2009 et août 2010)

Souvenirs de Maman, Marie, Georgette Jabot.

Les parents de ma grand-mère Persillon ne voulaient pas de mon grand-père. Ma grand-mère a attendu mon grand-père, elle s’est mariée à 35 ans.

Dans la famille d’Hermance, ils étaient tous couturiers.
Tante Fernande était la dernière.
Fernand était marié avec la tante Adèle.
L’oncle Armand Persillon était tailleur et couturier.

Mon grand-père a beaucoup travaillé pour Les Dubosc, puis finalement s’est fait mettre à la porte du Point du Jour (la maison située route du Sen). Ils ont habité au petit Versailles. Puis à Loustalot, puis aux Arebouilles.

Les gens travaillaient toute une journée pour un bol de soupe. (Pleurs…)

En haut de la côte, à Labrit, c’était chez les Persillon, les hôteliers.

À Bordeaux, rue Gautier-Lagardère, on habitait une échoppe double. On a reçu la première bombe allemande… chez les voisins !

15 août 2010

Le grand-père paternel de Georgette avait déjà été marié et il avait 2 enfants : Joseph et Julia.
Maman a habité au 24 rue Basfroi à Paris.
Son père, Edmond Jabot, a terminé sa carrière à la Sureté Nationale.

Jean Nové était le mari de tante Augustine. Ils habitaient rue des Francbourgeois. Georges, mort à la guerre de 14-18, était le premier mari de tante Augustine.

Edmond avait 2 demi-frères
Joseph, marié à Henriette, habitait à Ménimontant.

L’inspecteur principal Jabot et le journaliste

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Arrivé à Bordeaux après mon service militaire, j’ai habité quelque temps à la cité du Grand-Parc, un paquet d’immeubles et de tours massés sur une toute petite surface et regroupant 30000 habitants.
Un jour, mon voisin m’invite à prendre un café. Nous avions déjà échangé quelques mots et je savais qu’il était journaliste à Sud-Ouest et s’appelait « Philippon ».
Dans la discussion, alors que j’évoquais mon grand-père, Edmond Jabot, qui avait fait une carrière dans la police à Bordeaux, il s’écrie tout à coup : « Mais je le connais! J’ai même commencé ma carrière de journaliste en suivant ses enquêtes! »
Incroyable, n’est-ce pas! Et comme j’avais quelques photos avec moi, je les lui ai montrées. J’avais même une photo qui avait été prise par lui au cours d’une arrestation et qu’il avait donnée à mon grand-père.
Les inspecteurs de police avaient alors une apparence bien différente d’aujourd’hui et rien ne semblait les distinguer des truands qu’ils combattaient.
« Ton grand-père, il était toujours élégant, toujours tiré à quatre épingles. » « Il avait parfois sa photo dans le journal! »
À l’époque, il est vrai que les policiers avaient les honneurs de la presse lorsqu’ils avaient arrêté un gros bonnet du milieu ou un truand bien en vue.

Sur la photo, prise au Jardin Public de Bordeaux, l’inspecteur Jabot s’apprête à arrêter le militaire américain sur la droite. Je possède une autre photo sur laquelle on voit très bien les menottes qu’il tient à la main et s’apprête à utiliser.